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Principes de prise en soins

Prévention

Il est crucial d’apprendre à repérer au plus tôt les premiers signes d’une dysfonction, car ils passent souvent inaperçus. Pour cela, il est donc nécessaire de connaître la bonne fonction. Or, les parents et les professionnels au contact des enfants ne sont pas encore bien sensibilisés aux conséquences d’une respiration buccale chronique.

La première étape dans la prise en soins des TOM est donc la prévention. L’idéal serait d’informer les parents dès la maternité, de mener des campagnes de sensibilisation auprès des pédiatres, des professionnels de la petite enfance, des dentistes, des enseignants… pour les rendre attentifs aux premiers signes d’une respiration buccale. 

« Au vu de l’influence précoce des TOM sur le développement général de l’enfant, notre rôle dans la prise en soins doit être aussi préventif que possible. Informer et guider les parents durant la petite enfance est à la portée de tous (…) et constitue la première étape pour éviter l’apparition du trouble. » – M. Warnier, logopède et chercheuse spécialisée dans les TOM.

 

 

Intervention précoce

Pourquoi intervenir le plus tôt possible dans le développement ?

D’une part, parce que « la fonction définit la forme », nous explique Dr. Dercsar, spécialiste en orthopédie dento-faciale. Il y a une part de génétique dans notre anatomie, mais une dysfonction va aggraver les dysmorphoses et engendrer des malocclusions. 
Il est alors nettement plus facile d’agir sur un enfant en croissance, car aucune structure n’a encore atteint sa taille définitive. Le traitement orthopédique précoce permettra ainsi de majorer la croissance d’une structure « en retard ». De plus, mener un traitement le plus tôt possible s’avère souvent plus simple et moins restrictif qu’un traitement effectué plus tardivement.

D’autre part, plus le sujet est jeune, plus son cerveau est malléable. La plasticité cérébrale va permettre à l’enfant de modifier ses habitudes avec beaucoup plus de facilités que le ferait un adulte.
Lucie Cambrai, orthophoniste et formatrice
So Spitch, préconise un accompagnement dès 3 ans, en partenariat avec la famille.

Traiter un problème de développement oro-facial dès lors qu’il est détecté permet non- seulement d’empêcher qu’il ne s’aggrave, mais également d’éviter toutes les conséquences faciales, osseuses, fonctionnelles, métaboliques et psycho-émotionnelles qui l’accompagnent.

 

Transdisciplinarité : agir en équipe

Un article publié dans la revue CEFAC évoque l’indispensable collaboration entre professionnels, qui ont « la responsabilité de travailler ensemble » et de s’allier afin d’ « offrir de meilleures alternatives thérapeutiques, dans le but d’accroître le bien-être de leurs patients et d’obtenir de meilleurs résultats cliniques ».

La prise en soins d’une respiration buccale est, en effet, une affaire d’équipe. Du dépistage au traitement, jusqu’à l’automatisation d’une ventilation nasale interviennent plusieurs professionnels du corps médical.

Parmi les plus souvent cités : le médecin ORL, les orthodontistes, les thérapeutes myofonctionnels (orthophonistes et physiothérapeutes spécialisés en oro-myo-fonctionnel), les allergologues, les médecins du sommeil, etc. 

La respiration buccale étant multifactorielle, la collaboration entre ces différents experts paraît effectivement essentielle.

Or, ces professionnels sont pourtant des spécialistes de seconde ligne. C’est à eux que revient le diagnostic et le traitement de la respiration buccale, mais avant cela, il s’agit d’en repérer les premiers signes cliniques, et donc de la dépister. C’est là qu’interviennent les professionnels de première ligne, qui ont pour rôle de repérer le trouble et d’adresser aux spécialistes.
Il s’agit principalement du dentiste, du pédiatre ou du médecin généraliste.

L’approche transdisciplinaire a donc toute sa place dans la prise en soins des TOM : la collaboration entre les différents professionnels est même une condition pour une prise en soins intégrale et dont les effets perdurent dans le temps.